DROITS DES FEMMES FACE AU PATRIARCAT

Homme, femme. Deux êtres si différents, lancés dans une course pour imposer leur supériorité ou revendiquer l'égalité. Un thème qui m’est indifférent. Comparer une femme à un homme, c’est comme comparer le froid et le chaud. Intrinsèquement, ce sont tous deux des températures, mais elles ne sont pas comparables malgré leur nature commune.

Le chaud peut être aussi mortel que le froid. Pourtant, lorsque les deux se combinent, on peut trouver un juste milieu, une température équilibrée, ni brûlante ni glaciale, où la vie peut s’épanouir.

Il en est de même pour la place de la femme dans la société : elle ne doit pas se résumer à une confrontation avec l'homme, mais à une harmonie fondée sur le respect et la reconnaissance mutuelle.

Une femme noire, éduquée et consciente de son histoire, est perçue comme une menace par certains. Cette réalité est le fruit d'une oppression systémique qui a longtemps cherché à étouffer la vérité. Notre histoire, trop souvent racontée par nos propres oppresseurs, a minimisé le rôle des femmes noires dans les combats et les avancées sociétales. Pourtant, elles n'ont jamais attendu qu'on leur accorde des droits : elles les ont pris. Nos femmes sont des mères, des sœurs, des combattantes. Si elles le décident, elles peuvent être entrepreneures, présidentes, docteures. Il ne devrait pas être nécessaire de signer un quelconque document pour légitimer leur place.

Pour saisir pleinement l'importance des femmes noires dans la société haïtienne, il faut plonger dans notre culture, revisiter nos origines et constater que les femmes haïtiennes descendent d'une lignée de femmes fortes. Le patriarcat tel que nous le connaissons aujourd'hui est un héritage imposé par nos anciens colonisateurs. Il est donc primordial d'apprendre à nos filles qu'être une femme noire ne se limite pas à une couleur de peau, mais incarne une culture, une histoire, une résilience unique.

En ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, nous avons l'occasion de rappeler que la lutte pour les droits des femmes ne doit pas se limiter à une seule journée, mais être un combat de tous les jours. Les chiffres sont alarmants : selon les statistiques du sous-vecteur sur la violence basée sur le genre (VBG), entre janvier et octobre 2024, près de 4 000 filles et femmes ont signalé des violences sexuelles, notamment des viols. D'après un rapport publié par l'ONU le 17 juillet 2024, environ 16 % des femmes interrogées ont déclaré se sentir intimidées, harcelées ou traumatisées par la violence des gangs armés.

En Haïti, il est particulièrement difficile d'obtenir des statistiques précises sur ces violences, car trop de femmes ignorent encore qu'elles ont le droit, en tant que femmes, d'être traitées avec respect. Ce problème est profond et doit être abordé à la racine. Sensibiliser les filles à connaître leurs droits est crucial, mais il est tout aussi essentiel d'éduquer les garçons dès leur plus jeune âge à traiter les filles avec respect. Cette éducation doit commencer au sein des familles, s'étendre aux écoles et être relayée par les institutions religieuses.

Le droit des femmes à s'imposer dans un environnement dominé par le patriarcat ne doit pas être un débat, mais une évidence. Nos sociétés ont besoin de l'équilibre et de la force que les femmes apportent. Leur place ne doit pas être négociée ou conditionnée, mais pleinement reconnue. En tant que communauté, nous devons nous assurer que chaque fille, chaque femme puisse non seulement revendiquer ses droits, mais surtout les exercer sans crainte. Le patriarcat ne s'effondrera pas en un jour, mais il appartient à chacun d'agir pour construire un avenir où femmes et hommes avancent ensemble, non en opposition, mais en alliance.

DROITS DES FEMMES FACE AU PATRIARCAT

COMMENT UNE FEMME DEVRAIT-ELLE PERCEVOIR ET AGIR FACE À CETTE RÉALITÉ ?